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Fais l'un
Le calme du bord de mer est illusoire, car toujours la mélopée du ressac vient rappeler sa présence avec plus ou moins de vigueur. Au loin le crissement des galets indique l'approche de piétons parfois trop bavards, dans le ciel un moteur vient percer la couche nuageuse tandis qu'un goéland le snobe de toute sa majesté planante.
Inutile donc de chercher le calme ici.
Juste une certaine tranquillité.
L'immensité mouvante est mon lieu d'évasion par excellence.
Et mes pensées font plus de bruit que tout ce qui s'agite ici.
Combien de fois ai-je arpenté cet endroit ?
Impossible de compter.
Avec combien de personnes différentes ?
Là je pourrais me le rappeler si j'en faisais l'effort.
Je n'ai oublié aucune d'entre elles, et chacune a une place bien particulière dans le labyrinthe de ma mémoire.
C'est étrange d'ailleurs cette impression de pouvoir associer tant d'univers distincts en un même lieu.
Chacune de ces personnes représente une étape de ma vie, un passé qui revient comme les vagues : toujours nouvelles, toujours semblables.
Quand je me pose là, je me sens comme le goéland en équilibre sur un rocher, le remous s'agite autour de lui, il l'observe, il fait quelques pas, il hésite, l'eau monte, ou bien descend, et lui ne semble pas s'en émouvoir.
Mais peut-être n'est-ce qu'une apparence ?
Sur ces mêmes rochers que ceux où j'ai pris place aujourd'hui, je me souviens de certains projets élaborés, certains rêves entraperçus, certains drames dévastateurs, certains espoirs projetés, certaines larmes retenues, certaines tristesses m'anéantir.
Ici le temps ne semble pas exister, malgré le métronome incessant des vagues.
L'immuabilité apparente a en fait énormément évolué, tout comme moi.
Certaines tempêtes ont modifié le paysage tout comme mon parcours chaotique a opéré des transformations en moi.
Se reconstruire est-il une nécessité de la vie alors que déjà simplement se construire n'est pas toujours aisé ?
La vie est-elle un parcours initiatique pour certains ou bien pour tous ?
Faut-il obligatoirement vivre certains drames ?
Le bonheur n'est-il en fait pas absolu mais un apaisement consécutif ?
En rentrant de mon escapade maritime, dès le portail franchi, j'ai ce plaisir simple mais si touchant de voir trois des sept hôtes de ces lieux manifester leur intérêt face à mon retour.
Je sais bien qu'une âme rationnelle dirait que l'heure du dîner approche pour eux et que leur regard attentif au moindre de mes mouvements signifie en premier lieu : "Vas-tu enfin daigner nous apporter de quoi calmer notre faim ?"
Mais vu parfois certains carnages de plumes au détour d'un arbre, je sais très bien qu'en cas de nécessité ils peuvent se passer de moi.
Là de toute façon, j'estime qu'il est encore trop tôt pour eux, mais qu'en ce qui me concerne quelques tranches de saumon fumé en guise d'appéritif seraient parfaites à déguster sous la douceur d'un soleil timide.
Je m'installe donc sur la grande table blanche, non loin des félins curieux de mon attitude.
Ils sont cinq désormais, les deux plus craintifs ne se montrant qu'à l'ultime instant du repas servi.
Tout en dégustant mes fines tranches saumonées, j'observe le comportement de la communauté féline, et encore une fois leur hiérarchie me surprend.
La position supérieure revient à la femelle dominante, qui d'un simple regard (parfois tout de même assorti d'un vigoureux coup de patte sur le museau du téméraire qui oserait lui tenir tête !) sait se faire respecter.
Même le seul mâle parmi ce gynécée n'a aucun pouvoir, et il se fait d'ailleurs bien souvent malmener par les félines intrépides et sans complexes.
Toujours en retard, pas très dégourdi, n'imaginant même pas la moindre initiative et posant son regard simplet autour de lui, cet éternel placide me fait souvent rire avec ce comportement que je trouverai pourtant insupportable chez un homme. Mais là, de le voir essayer de trouver sa place au milieu des six femelles au caractère bien trempé, je ne peux que l'encourager et surtout ne jamais me moquer de lui (ni de personne d'ailleurs).
Comme je m'attardais un peu trop certainement, la plus entreprenante de la tribu a jugé bon de m'en avertir par un concert tout de même exagéré à mon goût. La pureté de son soprano s'est bientôt trouvé mêlée au déraillement d'un simili alto en train de muer provenant du cher placide.
Si son talent est d'imiter les autres à défaut de prendre une initiative, il n'a par contre pas vraiment le talent assorti.
Voyant que je ne bougeais toujours pas, la plus jeune s'est donc approchée de moi, trépignante comme à son habitude, voulant satisfaire son désir tout de suite et ne supportant aucune frustration. Face à cette jeunesse typiquement impatiente, j'ai souri de nouveau, et je l'ai rassurée, affirmant que j'allais bientôt aller m'occuper de leurs préparatifs.
Les trois autres femelles avaient compris d'ailleurs, et elles attendaient tranquillement sous les fenêtres, allongées de tout leur long ou bien les pattes rentrées sous leur poitrail.
Inutile de réclamer sur tous les tons semblait indiquer leur attitude, de toute façon le dîner finira bien par arriver. Alors attendons calmement, c'est tout.
Et au milieu, le gentil placide hésitait sur le comportement à adopter. Parfois il s'approchait des trois femelles, frottait son front sur les leur, recevait un coup de patte qu'il subissait stoïquement, puis revenait vers la plus jeune qui avait décidé d'investir la table.
Je me sens bien au milieu de tous ces chats, savourant la fin de journée dans un jardin resplendissant de parfums et de couleurs, oubliant toute contrainte, ne pensant qu'au moment présent, goûtant en fait tout simplement la saveur suprême de l'instant félin.
Inutile donc de chercher le calme ici.
Juste une certaine tranquillité.
L'immensité mouvante est mon lieu d'évasion par excellence.
Et mes pensées font plus de bruit que tout ce qui s'agite ici.
Combien de fois ai-je arpenté cet endroit ?
Impossible de compter.
Avec combien de personnes différentes ?
Là je pourrais me le rappeler si j'en faisais l'effort.
Je n'ai oublié aucune d'entre elles, et chacune a une place bien particulière dans le labyrinthe de ma mémoire.
C'est étrange d'ailleurs cette impression de pouvoir associer tant d'univers distincts en un même lieu.
Chacune de ces personnes représente une étape de ma vie, un passé qui revient comme les vagues : toujours nouvelles, toujours semblables.
Quand je me pose là, je me sens comme le goéland en équilibre sur un rocher, le remous s'agite autour de lui, il l'observe, il fait quelques pas, il hésite, l'eau monte, ou bien descend, et lui ne semble pas s'en émouvoir.
Mais peut-être n'est-ce qu'une apparence ?
Sur ces mêmes rochers que ceux où j'ai pris place aujourd'hui, je me souviens de certains projets élaborés, certains rêves entraperçus, certains drames dévastateurs, certains espoirs projetés, certaines larmes retenues, certaines tristesses m'anéantir.
Ici le temps ne semble pas exister, malgré le métronome incessant des vagues.
L'immuabilité apparente a en fait énormément évolué, tout comme moi.
Certaines tempêtes ont modifié le paysage tout comme mon parcours chaotique a opéré des transformations en moi.
Se reconstruire est-il une nécessité de la vie alors que déjà simplement se construire n'est pas toujours aisé ?
La vie est-elle un parcours initiatique pour certains ou bien pour tous ?
Faut-il obligatoirement vivre certains drames ?
Le bonheur n'est-il en fait pas absolu mais un apaisement consécutif ?
En rentrant de mon escapade maritime, dès le portail franchi, j'ai ce plaisir simple mais si touchant de voir trois des sept hôtes de ces lieux manifester leur intérêt face à mon retour.
Je sais bien qu'une âme rationnelle dirait que l'heure du dîner approche pour eux et que leur regard attentif au moindre de mes mouvements signifie en premier lieu : "Vas-tu enfin daigner nous apporter de quoi calmer notre faim ?"
Mais vu parfois certains carnages de plumes au détour d'un arbre, je sais très bien qu'en cas de nécessité ils peuvent se passer de moi.
Là de toute façon, j'estime qu'il est encore trop tôt pour eux, mais qu'en ce qui me concerne quelques tranches de saumon fumé en guise d'appéritif seraient parfaites à déguster sous la douceur d'un soleil timide.
Je m'installe donc sur la grande table blanche, non loin des félins curieux de mon attitude.
Ils sont cinq désormais, les deux plus craintifs ne se montrant qu'à l'ultime instant du repas servi.
Tout en dégustant mes fines tranches saumonées, j'observe le comportement de la communauté féline, et encore une fois leur hiérarchie me surprend.
La position supérieure revient à la femelle dominante, qui d'un simple regard (parfois tout de même assorti d'un vigoureux coup de patte sur le museau du téméraire qui oserait lui tenir tête !) sait se faire respecter.
Même le seul mâle parmi ce gynécée n'a aucun pouvoir, et il se fait d'ailleurs bien souvent malmener par les félines intrépides et sans complexes.
Toujours en retard, pas très dégourdi, n'imaginant même pas la moindre initiative et posant son regard simplet autour de lui, cet éternel placide me fait souvent rire avec ce comportement que je trouverai pourtant insupportable chez un homme. Mais là, de le voir essayer de trouver sa place au milieu des six femelles au caractère bien trempé, je ne peux que l'encourager et surtout ne jamais me moquer de lui (ni de personne d'ailleurs).
Comme je m'attardais un peu trop certainement, la plus entreprenante de la tribu a jugé bon de m'en avertir par un concert tout de même exagéré à mon goût. La pureté de son soprano s'est bientôt trouvé mêlée au déraillement d'un simili alto en train de muer provenant du cher placide.
Si son talent est d'imiter les autres à défaut de prendre une initiative, il n'a par contre pas vraiment le talent assorti.
Voyant que je ne bougeais toujours pas, la plus jeune s'est donc approchée de moi, trépignante comme à son habitude, voulant satisfaire son désir tout de suite et ne supportant aucune frustration. Face à cette jeunesse typiquement impatiente, j'ai souri de nouveau, et je l'ai rassurée, affirmant que j'allais bientôt aller m'occuper de leurs préparatifs.
Les trois autres femelles avaient compris d'ailleurs, et elles attendaient tranquillement sous les fenêtres, allongées de tout leur long ou bien les pattes rentrées sous leur poitrail.
Inutile de réclamer sur tous les tons semblait indiquer leur attitude, de toute façon le dîner finira bien par arriver. Alors attendons calmement, c'est tout.
Et au milieu, le gentil placide hésitait sur le comportement à adopter. Parfois il s'approchait des trois femelles, frottait son front sur les leur, recevait un coup de patte qu'il subissait stoïquement, puis revenait vers la plus jeune qui avait décidé d'investir la table.
Je me sens bien au milieu de tous ces chats, savourant la fin de journée dans un jardin resplendissant de parfums et de couleurs, oubliant toute contrainte, ne pensant qu'au moment présent, goûtant en fait tout simplement la saveur suprême de l'instant félin.
Ecrit par adagio, le Samedi 21 Juin 2008, 21:01 dans la rubrique "La note du jour".
Commentaires :
brigetjones30
24-06-08
à 13:01
Très joli article! Plein de poèsie. Perso j'ai eu jusqu'à 3 chats à la fois, des mâles, et un jour j'ai donné au dernier restant un compagnon qui s'avéré in fine être une femelle!!! Alors mon cher compagnon m'a quitté en janvier et il me reste cette femelle si malicieuse et espiègle, bien plus maline et chasseresse que tous les chats de ma vie ont été!!! Dès que j'aurai déménagé j'irai chercher d'autres chez les vétos où on les dépose pour les euthanasier. Bises!
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Re:
Beau projet d'apporter une âme féline à ta future belle et grande maison. La malicieuse espiègle racontera aux nouveaux venus toutes tes aventures précédentes ;) et vous passerez vos longues soirées d'hiver à élaborer ensemble de nouveaux projets :)
c'est beau
c'est beau.. j'aime ton ressenti de la mer.. et des chats.. je me suis revu chez ma famille éloigné, avec tous ces petits chatons grimpant sur moi avec leur petit miaulements qui me faisait pousser des cris de joies et me laisser échapper un "ils sont trop mimi" qui exaspère mon frère.. c'était après avoir soufflé les bougies sur la plage -j'ai cette chance d'être né en été..-.. et mangé ce délicieux dessert qui passe sa nuit dans le four et dont l'odeur m'attire plus que tout autre.. fondante, avec ce gout incomparable, qui signifit aussi cette ferme, les vaches et les bottes pleines de boue pour aller jusqu'à elles, depuis que je suis petite fille, en serrant ma petite main dans celle toujours plus chaude et généreuse de mon oncle éloigné, bonhomme de la nature avec un frais sourire et les pieds bien sur terre.. C'était un moment de bonheur et de simplicité, avec ces cousins éloignés dont je me sens si proche malgré le fait qu'on ne se voit pas souvent..
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Thème inspiré par Bryan Bell.
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