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Tout en douceur

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Sotto voce
Je me laisse glisser dans l'onde, mes bras sont étirés devant moi, je ressens une immense souplesse en mon corps, une sérénité intense.
Etrangement l'eau semble celle d'un lac, une teinte vert sombre, avec des éclats de soleil resplendissant par endroit.
J'avance, je glisse, tout coule sur moi, rien ne m'arrête.
Malgré l'aspect sombre de l'eau, lorsque je plonge la tête dedans tout me semble clair, je vois parfaitement et cette fois tout est limpide, lumineux.

Quelle est cette voix qui me parvient de loin ? Elle est sourde, comme obscurcie, venant d'un autre monde certainement.

Mes yeux observent la beauté si claire qui luit sous l'onde sombre, pourtant je les ouvre de nouveau ; les chiffres lumineux indiquent que l'heure du réveil matinal vient de m'arracher au sommeil et la voix d'un chroniqueur radio reprend peu à peu sens dans les propos que je distingue nettement cette fois.

Une heure après, malgré la douche censée m'apporter la vitalité nécessaire pour commencer la journée, l'impression de flotter perdure en moi.
Je vois tout mon environnement à travers une sorte de douceur cotonneuse, un peu au ralenti.
Dans la voiture, le CD laissé en place hier soir se lance dès le démarrage.
La musique du film "Sagan" n'arrange pas mon état, mes pensées s'envolent, dans un ailleurs trop proche.

Les rues désertes d'un matin citadin en août laissent la fluidité s'installer aussi dans le trafic routier, il n'est pas 5 heures pourtant et je ne suis pas sur la place Dauphine, mais la ville s'éveille doucement.

Je sens que la journée de boulot va être calme, même si tous s'agitent autour de moi.

Aujourd'hui, la seule nuance que je pourrais exprimer me semble être sotto voce...
Et cela me plaît bien ainsi.




Ecrit par adagio, le Mardi 5 Août 2008, 10:12 dans la rubrique "La note du jour".

Commentaires :

justaimer
06-08-08 à 21:38

c'est beau des rêves aussi paisible..

que ta vie puisse toujours être un havre de paix comme on le sent dans cet article..

avec toujours les pieds sur terre ^^

(t'as vu, notre perception du monde change complètement suivant nos dispositions intérieurs! "ne change pas le monde mais ton regard")


 
adagio
07-08-08 à 15:01

Re:

Eh oui, mais c'était un rêve justement ^^
Alors je dirai que cela compense avec les difficultés vécues le jour.

Je crois que je suis assez d'accord avec le fait de changer son regard sur le monde environnant, mais cela n'empêche pas de vouloir (et pouvoir parfois) changer celui-ci aussi. Je repense à certains combats menés par des personnes désirant changer le monde estimé injuste à des degrés divers, et qui ont fait ainsi progresser les mentalités et la société :)

Sinon, oui je pense aussi que ce que nous voyons peut dépendre (entre autres) de l'état dans lequel on est ; mais quand on connaît ce filtre possible, on peut alors prendre du recul sur telle ou telle situation mal perçue et se dire qu'on la regardera à nouveau un jour où l'on se sentira mieux :)


 
justaimer
07-08-08 à 22:41

Re:

Oui, je suis tout ça fait d'accord avec le fait que l'on veuille changer le monde, aussi. Pour moi, les deux sont importants, tout d'abord changer son regard. Et aux vues des injustices, d'une vue plus juste de ce qui fait la misère et le scandale de notre monde, vouloir changer les choses. J'ai un peu cette âme qui pense qu'on est là pour faire bouger notre monde, et que c'est possible, en commençant à petit échelle, en prenant conscience des choses et en le faisant prendre conscience aux autres. Je lis en ce moment la vie de Martin Luther King, et ce fut un grand homme, chrétien, qui se basait sur les béatitudes pour mener son combat, et qui a fait bouger beaucoup de choses.. je l'aime beaucoup par sa vie..

Je pense que le bien qu'on fait rejaillit sur le monde entier et pareillement pour le mal.. il ne faut pas sous-estimer notre rôle.. au risque de devenir des pantins.. les paroles de certains amis me blesse un peu le coeur quand ils me disent " on ne pourra jamais changer le monde, ce n'est que les hommes politiques qui le peuvent..". Il y a du vrai. Bien sur que l'on est petit, et qu'il faut que ça bouge aussi "là-haut" mais je suis persuadé que c'est aussi à nous de changer.. d'abord en nous-même et puis autour de nous.. chacun à sa propre vocation, l'essentiel est de la trouver et d'être en accord avec soi-même sur son chemin de vie..  "si il n'y avait pas la note, il n'y aurait pas de musique.. si il n'y avait pas la goutte d'eau, il n'y aurait pas l'océan.."

(je me suis emballée ^^). merci de ces partages! ;-)


 
adagio
07-08-08 à 23:09

Re:

Cultive précieusement cet enthousiasme qui te caractérise, car avec lui tu le feras bouger ce monde qui t'entoure.

Je comprends bien sûr le découragement légitime que certains éprouvent face à l'ampleur de la tâche, mais pourquoi vouloir changer le monde d'un coup ? En oeuvrant par petite touche, ne serait-ce qu'un sourire offert ou une parole attentionnée, le meilleur commence déjà à s'installer.

Même si ces propos dégoulinant de bons sentiments irritent les fatalistes ou les désabusés ; peu importe, chacun son rôle, et la Musique est suffisamment vaste pour que chacun y apporte sa propre partition, sa tonalité, sa note, son rythme.
En son temps.
:)

 
justaimer
08-08-08 à 22:34

Re:

oui.. chacun peut apporter sa note dans la musique de l'éternité.. merci, c'est beau comme image.. c'est pour ça que Dieu a besoin de nous. Pour qu'on arrive ensemble à du beau, même si certaines notes grincent.. tu crois qu'on y arrivera? à faire une belle musique? aie, je sens poindre le bout de nez du désespoir, je ne le laisserais pas s'installer.. moi  aussi je comprends le découragement légitime.. mais c'est un peu facile tu crois pas? de se trouver ainsi passif? tout comme les nazis, tout comme la police française ont "juste" obéis aux ordres, même les plus horribles.. et les français en enfermant enfants de 2 à 12 ans et parents dans des conditions exécrables à Paris, (le Val d'Hiv') alors que les nazis ne demandaient alors que les hommes.. les hommes qui partent déjà pour Auswitch.. puis les femmes.. ces hurlements des enfants arrachés à leur mères.. et puis tous ces enfants entassés dans ces trains pour Auswitch.. 4000.. dont aucun de sont revenut.. (je lis "Elle s'appelait Sarah" en ce moment..).. quel mélodie triste à mourir, dont les notes grincent tellement! l'homme est capable d'une telle monstruorité.. pourtant au coeur même de cet enfer, des gens avaient encore cette humanité.. et glisser des notes pleines de douceur.. (aah, je ne me souviens plus du nom de cet incroyable femme)..

et si, si au coeur de tout ça, ils s'étaient tous rebellés contre cet inhumanité, cet absurdité? mais je suppose que c'est facile à l'extérieur, mais à l'époque, peu de personne savait réellement ce qui se passait, et une fois embarqué dans quelque chose de pervers, où on existe, où on est en sécurité, où on est aimé, (les trois besoins fondamentaux de l'homme), alors il est difficile d'en sortir, très difficile..

faisons la plus belle musique que l'on puisse adagio! ;-) comment va ton amie qui était tombé de l'escalier?


 


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