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Tout en douceur

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Décembre 2008 : 2 articles
Septembre 2008 : 1 article
Août 2008 : 2 articles
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Juin 2008 : 2 articles
Andante
:)
Mercredi (25/01/12)
Un pur enchantement
Balade sous un ciel gris ce midi, mais moment savouré car trop rare.

J'aime ces petits instants hors du temps où tout me semble flotter dans un ailleurs et où mes pas m'entraînent sans but précis.
Je marche, je respire, je sens l'air me vivifier, j'évade mes pensées.

Besoin d'air, besoin de sentir mon corps en mouvement.
Je veux me ressentir vivre.

De retour à mon poste, je poursuis l'évasion grâce à la musique.
J'ai découvert récemment le 3e mouvement de la sonate 17 de Beethoven interprété par Maria Joao Pires, et depuis c'est l'enchantement dans mes écouteurs...

Tant de douceur dans la force de l'expression, hmmm, je souris face aux collègues qui ne peuvent se douter que je vis un moment de pure intensité.

De quoi reprendre mes dossiers en cours avec une sérénité retrouvée et une énergie reboostée.
:)

Ecrit par adagio, a 15:15 dans la rubrique "Appoggiature".
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Jeudi (17/11/11)
Et je te regarde
Je caresse ton prénom, et je le laisse glisser sur moi.

Peu à peu, j'apprends à te connaître.
Et depuis 2 jours je te regarde différemment.
Tu n'as pas changé pourtant, mais nous avons eu l'occasion de discuter plus profondément, et désormais je comprends mieux cette gravité posée au fond de ton regard.
Un désir tendre s'est lentement emparé de moi, quelque chose de différent, que je ne saurais pas nommer.
Quand je pense à toi, quand je te vois, j'ai juste cette envie de t'apporter de la douceur, d'écouter ce que tu ressens.
Toi seule compte dans ces instants-là, et j'aimerais tout te donner pour que tu souris, pour que tu te sentes bien.
Si je te désire, ce n'est pas comme d'habitude. Je ne veux pas penser à toi comme à une autre.
J'aimerais simplement être une caresse qui te parcourt, un souffle qui murmure à ton oreille et qui te rassure.

N'aie crainte, je n'ai aucune aucune intention de conquête ; je suis là, c'est tout, pas loin de toi, avec un regard attentif, qui sait reconnaître ta valeur, tes qualités.
Je t'enveloppe de douceur, tu ne le sais pas, tu me vois parmi les autres, et mon sourire attentionné ne révèle pas tout ce que je ressens pour toi.
Je n'ai pas envie de briser la beauté fragile de ce sentiment si pur. J'aime penser à toi, j'aime te voir approcher et accrocher ton regard.

J'aime aussi cette idée que nous avons le temps de nous connaître encore un peu plus, que chaque jour apporte un nouveau regard.

Ma tendre caresse se pose au-dessus de toi, puise en elle sa force et entoure-toi de ma douceur.

Ecrit par adagio, a 15:03 dans la rubrique "Appoggiature".
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Dimanche (13/11/11)
Sur la plage, un galet
Au risque de me répéter, ou plutôt de marquer ma fidélité, me voici de nouveau savourant un moment de pause en bord de mer. Du sang marin coule dans mes veines, et je ressens l'immensité qui me fait face comme partie intégrante de mon être. Peu de monde là où je suis, malgré un soleil lumineux qui peu à peu teinte d'orangé les quelques nuages bas qui frôlent la mer. La foule est restée sur les promenades civilisées, et moi je m'évade au bout du monde.

Combien de plages ont cette appellation qui se voudrait unique ? Qu'importe, je suis ici, et ici c'est le bout du monde.

Malgré l'atmosphère apaisante, rien n'est figé ici, tout est en perpétuel mouvement. Les voiles au loin, l'ombre des bateaux sur l'horizon, les nuages qui s'étirent, les mouettes solitaires au dessus des vagues qui ondulent.

J'aimerais déposer mes pensées les plus tristes ou les plus lourdes dans une embarcation et les confier à l'onde. Elles navigueraient, loin, en rencontreraient d'autres soumises au même sort. Elles échangeraient leurs impressions, se réconforteraient, s'allègeraient de leur poids et s'abreuveraient d'une nouvelle lumière.

Lors de ma prochaine halte ici, je les retrouverai peut-être, mais sans les reconnaître.


Ecrit par adagio, a 19:08 dans la rubrique "Appoggiature".
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Dimanche (26/04/09)
Soleil du désir
Rêve de chaleur.
Besoin de sentir la caresse des rayons sur mon corps nu.
Les yeux fermés, l'atmosphère environnante emplie du silence lourd et pourtant serein d'une fin de journée où le soleil a posé toute sa force sur la terre.
Impossible de bouger, ma volonté est endormie.
La caresse s'affermit et je m'amuse un instant à la sentir me parcourir sur chaque partie de mon immobilité attentive.
Je parviens à poser mon esprit ; je me refuse à désirer une autre caresse, aujourd'hui seule la puissance de l'astre me comble.
Tout mon être se tend, je me sens grandir ; hors du monde je m'évade vers l'infini, ailleurs, loin, dans une chaleur aussi apaisante qu'affermissante.
Le soleil est en moi, si j'ouvre les yeux j'ai la conviction que mon regard brûlera tout car je sens son éclat déjà vouloir m'emporter.
Rien ne compte, tout est oublié ; je m'envole.
Mes ailes sont-elles solides ?
Peu importe.


Ecrit par adagio, a 13:25 dans la rubrique "Appoggiature".
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Samedi (07/03/09)
Après son départ
Je sais que mon amour envers elle est terminé, même s'il m'a fallu beaucoup plus de temps qu'elle pour l'accepter.
Peut-être a-t-il été plus simple pour elle de tourner la page parce qu'elle est tombée rapidement amoureuse après moi ? (ou pour être plus juste, à la fin de notre histoire, puisqu'elle est partie avec un autre, me laissant devant le fait accompli).
Désormais je suis moi aussi capable de dire comme elle le faisait déjà dans les cendres encore chaudes de notre amour : "je ne t'aime plus".
Pourtant cet amour fort qui nous reliait n'a pas disparu totalement, le sentiment amoureux n'existe plus certes, mais des bribes de la beauté, de la force de notre union subsistent et parfois resurgissent sans préambule.
En ce jour je n'aime plus la personne qu'elle est devenue, et quand je repense à toutes ces années passées avec elle ou vers la fin à l'attendre alors qu'elle pensait déjà à un autre, c'est plus le sentiment de s'être trompé à son sujet qui l'emporte. J'ai cru en une image d'elle, et j'ai eu tort. C'est peut-être aussi pourquoi je ne lui en veux pas véritablement d'avoir laissé tomber notre histoire (et moi avec) ; elle ne me correspondait pas, c'est tout. Elle n'était pas celle que je croyais, j'avais une image d'elle erronée par l'amour.
Actuellement je la sais avec un autre, a priori heureuse. Je ne vais pas comparer nos histoires, car je sais combien l'amour peut fausser les perceptions. Tant que ces deux là se regarderont avec les yeux de l'amour, leur histoire sera belle ; comme la nôtre l'était.
J'ai eu mal lorsqu'elle est partie, j'ai senti mon coeur se déchirer car la naïveté de mon amour envers elle avait aveuglé mon regard : je n'avais rien pressenti de sa lassitude, de son besoin de vivre autre chose. Je l'aimais, j'avais besoin de son amour aussi et je comptais sur elle. Je n'ai pas vu combien mon amour ne lui suffisait plus et que les soucis que j'avais alors lui pesaient beaucoup trop. Moi je voulais juste qu'elle soit là pour m'aider à traverser une étape importante et difficile de ma vie, et je n'ai pas compris que c'était trop dur pour elle. Elle s'est détachée de ma vie au moment où je n'avais plus qu'elle à qui m'accrocher : elle a choisi sa vie, et non la mienne. En quoi pourrais-je lui faire quelque reproche que ce soit ? On n'a qu'une vie, on ne doit rien imposer à l'autre, même par amour.
Nous devons assumer les choix que nous faisons, aimer quelqu'un, ou le quitter.
Mais au fond de moi la blessure reste là ; parfois une bouffée de tristesse m'envahit, une sensation de gâchis, une interrogation aussi sur la façon dont elle repense (ou non) à tout cela, et cette question lancinante à laquelle je sais pourtant que jamais je ne pourrais apporter de réponse : et si c'était à refaire, est-ce que je m'embarquerai de nouveau sur la barque mouvante d'une relation avec elle ? A ce jour non bien sûr, mais à l'époque de notre rencontre, à l'époque de l'amour insouciant où rien ne compte hormis les deux êtres qui s'aiment ?...

Ecrit par adagio, a 18:44 dans la rubrique "Appoggiature".
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Mardi (30/12/08)
Enfin savourer
Quitter son pays mais y revenir en fait. Car les racines sont là et je me rends compte en arpentant certaines images de mon passé dans ces lieux d'enfance que ces racines sont profondes, essentielles à mon être.
Suis-je en train de vivre le classique partir pour mieux réaliser ce que j'ai quitté ?
Se poser, prendre du recul, observer avec un nouveau regard.
Je crois que c'est la première fois de ma vie d'adulte que je ressens la période de Noël de façon presque apaisée, sereine.
Je prends le temps de savourer chaque jour, tranquillement, sans établir de grands projets.
Je laisse aussi des images de mon enfance revenir doucement.

Ce costume de Zorro, lors du Noël de mes six ou sept ans : je me souviens, je ne portais pas un déguisement, j'étais Zorro. Cela me semblait une évidence et je croyais que ça l'était pour tout mon entourage aussi. De même cette panoplie de cow-boy lors d'un autre Noël : la toute puissance m'habitait avec mes deux colts à flèches, je me disais que s'il y avait un problème moi je serais là et je défendrais les autres.
Enfance, ce sentiment d'être entier, d'être une incarnation de ce qui nous anime de l'intérieur, de vivre pleinement sa propre réalité que nul autre ne perçoit.

Je savoure ces longues vacances, les premières depuis si longtemps, je me laisse envahir par le calme de mon être qui se ressource.
Je me surprends à retrouver une saveur plus douce qu'amère à un environnement qui pourtant ne me correspond pas profondément et dont par le passé j'ai souhaité me défaire.
Mais pourquoi vouloir changer l'immuable ? J'accepte désormais, tout en gardant mes convictions, ma façon de penser. Je ne suis que de passage ici après tout , alors il serait dommage (et vain) de se gâcher des moments qui ne demandent qu'à être vécus tout en douceur.

Et puis, j'ai une nouvelle beauté féline à mes côtés désormais, et cela change tout à une vie :)
Ecrit par adagio, a 18:56 dans la rubrique "Appoggiature".
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Vendredi (05/09/08)
Il était une fois...
--> Si seulement cela ne pouvait être qu'une fiction...

Il était une fois, dans une contrée très proche, des gens qui croyaient avoir le pouvoir de détruire d'autres personnes.

La famille P. faisait partie de ces gens. En les voyant de loin nul ne pouvait se douter de cette volonté de pouvoir fielleux qui les habitait, et même en les côtoyant au quotidien il était difficile de percevoir la cruauté qui pourtant faisait partie intégrante d'eux-mêmes. Le problème était que cette cruauté mesquine ne s'orientait qu'envers certaines autres personnes, et que dans cette contrée ce pouvoir pouvait tout à fait passer pour légitime.

 
La famille P. pouvait ainsi détruire quelqu'un le matin et festoyer joyeusement le soir-même sans plus y penser.
 
Leur gras visage luisant de haine à l'encontre de quiconque s'opposait à leur point de vue (qui était le bon, forcément, naturellement) avait la capacité de se muer en grimace mielleuse face à celui qui voulait entrer dans leur cercle.

Lorsque le petit imprimeur de la ville de T. où ils habitaient entendit parler d'eux, il fut d'abord surpris puis réalisa que ce comportement était en fait assez courant. La famille P. avait un mode de vie qui lui convenait, et de ce fait était persuadée que tous devaient donc l'adopter et que tous ceux qui ne le suivaient pas (même sans s'y opposer) devaient donc être détruits. Et dans la ville de T. il était très facile de détruire ainsi des gens.

C'est en discutant avec l'ermite aux cheveux d'or qui vivait dans la forêt voisine que le petit imprimeur apprit l'histoire des deux encres ; il avait en effet retrouvé au fond de l'imprimerie un ancien document incomplet relatant une affaire où il était question d'encre, de jugement et de condamnation. Le nom de l'ermite y figurait aussi, ainsi que celui de la famille P.

L'affaire semblait de prime abord totalement absurde, et il fallait vraiment être un habitant de T. depuis plusieurs générations obtuses pour trouver cela tout à fait normal.

Quelques années auparavant, l'ermite aux cheveux d'or était en bonne relation avec la famille P. et parfois une collaboration professionnelle s'instaurait même entre eux. Le travail réalisé convenait toujours et la famille P. était à chaque fois satisfaite des résultats obtenus.
Le petit imprimeur ne comprit d'ailleurs pas tout de suite la nature du problème. Tout ce qu'il voyait était que l'ermite avait utilisé lors des premières étapes de conception une encre de violette alors que la famille P. préconisait, non, imposait, l'usage de l'encre de pomme. Cet usage n'avait aucune incidence sur la réalisation finale, c'est pourquoi la famille P. ne s'en était pas aperçu de prime abord. C'est par hasard qu'un fichier était parvenu sous ses yeux et que l'emploi de l'encre de violette avait été découvert.
Quoi ? C'est tout ? Utiliser une encre de couleur différente pouvait conduire à la destruction de quelqu'un ? Mais c'est absurde ! La famille P. avait un esprit borné au point de ne pas voir que la couleur de l'encre ne change rien au propos écrit ? Cela semblait inconcevable au petit imprimeur, mais il dut se rendre à l'évidence en lisant l'acte de condamnation : l'ermite avait l'interdiction formelle de publier  quoi que ce soit désormais dans la ville de T. et avait auparavant dû subir l'humiliation de la geôle, ainsi que la flagellation publique puis la marque de l'infamie au fer rouge. La ville de T. se targuait en effet d'avoir les moyens décisifs pour punir les contrevenants et dans cette contrée bornée, tout ceci semblait très naturel.

Suffoqué de tant de démesure à ses yeux, (il ne travaillait ici que depuis quelques années et ne s'était en fait jamais habitué à ces règles), le petit imprimeur voulut en savoir davantage et c'est ainsi qu'il se rendit en forêt pour rencontrer l'ermite aux cheveux d'or.
Plusieurs années s'étaient écoulées depuis l'affaire mais vu l'ampleur de la peine, le petit imprimeur était persuadé que l'ermite avait toujours le cœur broyé par l'infamie subie.
La souffrance vécue était en fait à la mesure de la déchéance ressentie : immense.
Mais le pire était le sentiment d'injustice qui ne parvenait pas à s'estomper. L'ermite n'arrivait pas en effet à comprendre en quoi l'utilisation de l'encre de pomme serait meilleure que l'encre de violette alors que le résultat obtenu était identique, et surtout comment des gens pouvaient faire volte face ainsi dans leur comportement à l'égard de quelqu'un auparavant apprécié : l'ermite n'avait en effet jamais changé, c'est le point de vue à son égard qui avait changé .

Et le pire, vraiment le pire, ne venait même pas du châtiment subi. Le petit imprimeur n'en crut pas ses oreilles.

Là où la famille P. montra toute l'étendue de sa fourbe mesquinerie fut le jour où elle accepta une nouvelle collaboration professionnelle avec un ancien compagnon de route de l'ermite aux cheveux d'or.
Les deux avaient exactement les mêmes méthodes, un talent similaire, un professionnalisme à toute épreuve ; nul n'aurait pu les différencier de prime abord au vu du travail réalisé.

Alors pourquoi accepter l'un et pas l'autre ?
L'ermite aux cheveux d'or se posait encore la question, se torturant jour et nuit à ce propos, sans obtenir d'autre réponse que l'utilisation par l'un de l'encre de pomme et par l'autre de l'encre de violette. Mais cet usage réglementé aussi arbitrairement était tellement absurde en soi qu'il était impossible de l'accepter naturellement pour son âme trop sensible.

Abasourdi, le petit imprimeur ne pouvait que constater que ces propos étaient véridiques, car il connaissait bien le compagnon en question et avait même été plusieurs fois témoin lors de soirées en ville de la grande amitié apparente que la famille P. lui accordait, le tout associé à de mutuelles flatteries  qui comblaient les égo de chacun.
Savoir qu'ils avaient détruit auparavant quelqu'un de si semblable à un détail près semblait inconcevable : comment pouvait-on avoir un tel comportement incohérent ? Comment pouvait-on accueillir l'un et détruire l'autre, avec pour seul argument la différence d'encre utilisée ?
Leur hypocrisie était invisible pour celui qui ne connaissait pas l'affaire, et eux-mêmes auraient été surpris si quiconque avait osé les accuser ainsi : ils étaient dans leur bon droit, l'encre de pomme était la norme dans la ville de T.et celui qui ne l'utilisait pas devait être détruit. Puisque le nouveau compagnon utilisait cette encre, il était donc accepté, c'était aussi simple que cela.

Aucune haine n'était dans le cœur de l'ermite aux cheveux d'or, mais une immense tristesse ainsi qu'un large sentiment d'écœurement stagnaient en profondeur.
La famille P. avait agi en fonction d'une norme qui heurtait la nature sensible de l'ermite, et sa torture actuelle après l'infamie subie était de voir son ancien compagnon prendre sa place comme si rien ne s'était passé.
La famille P. avait la conscience tranquille alors qu'ils avaient détruit quelqu'un. Bien qu'inadmissible  selon un certain point de vue, leur impunité était totale, et c'est cela que n'arrivait pas à admettre l'ermite aux cheveux d'or.
Son existence avait été rayée, balayée, anéantie. C'est comme si sa présence n'avait jamais été effective, tout le travail entrepris auparavant ne comptait plus, toute sa peine endurée était comme effacée aux yeux de ceux qui l'avaient provoquée.

Le petit imprimeur comprenait le bouleversement de l'ermite aux cheveux d'or, mais il savait qu'il était inutile de vouloir apporter des paroles d'un hypothétique apaisement de la situation. Même avec le temps qui atténuera la peine mais sans jamais totalement l'effacer, la blessure subsistera et il allait falloir  apprendre à vivre avec.
Nul ne pourrait changer la famille P. ; il  fallait accepter que de tels gens bornés dans leur discernement existent et il était préférable de sortir de leur route pour ne pas se faire salir par la boue de leur conduite. L'ingratitude est l'autre versant de la reconnaissance, et on peut être essentiel une période avant de sombrer dans les limbes enfouies de ceux qui se voilent la face pour ne pas avoir à se justifier d'avoir changé d'attitude.
Il fallait également accepter l'injustice apparente de voir d'anciens compagnons de route prendre sa place et savoir qu'officiellement rien n'était injuste dans ce choix. La famille P. n'aurait jamais à justifier ses actes, et aucune culpabilité ne les atteindrait. Tout était une question de point de vue, et de norme imposée. Tant pis pour celui qui s'en écarte, sa chute n'empêchera jamais les gens comme la famille P. de festoyer joyeusement le soir venu...

Par contre, le petit imprimeur était formel sur un point : cette famille abjecte dans son comportement n'avait certainement pas détruit l'ermite aux cheveux d'or, il était hors de question de croire cela car cela serait justement leur donner ce pouvoir. Alors certes, une partie de la vie de l'ermite avait été détruite mais absolument pas son être interne et profond.

L'heure était venue de tourner la page de cette triste histoire et d'aller dans une autre contrée, loin de ces gens fielleux. 

Construire une vie ailleurs était possible, là où l'expression des mots se jouait de la couleur utilisée et où la liberté n'était pas qu'un vain mot usé et ne servant en fait que de façade.
Pour la première fois depuis longtemps, l'ermite aux cheveux d'or retrouva alors son sourire, et plus important encore : la confiance en sa propre valeur.
La route vers l'apaisement total allait certes être longue, mais la décision d'agir était prise : en route vers la lumière !


Ecrit par adagio, a 22:03 dans la rubrique "Appoggiature".
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Dimanche (31/08/08)
Un parmi d'autres
Quel est le plus beau moment de votre vie ?
 

Parmi tous les beaux moments, difficile de choisir car leur différence les rend incomparable.
Mais un toutefois peut être partagé ici.

Une tente plantée en sous-bois, la chaleur paisible d’un après-midi, la sensation de liberté partagée par les quelques uns de mon groupe.
Un peu plus loin, une rivière s’étend paresseusement, elle s’offre aux rayons solaires et dans son lit des pierres judicieusement disposées forment un barrage. L’eau ainsi retenue dans ces creux donne l’illusion d’un nid où je m’installe. Le Paradis est en moi, je ferme les yeux, le clapotis passager ne me trouble pas, je n’entends plus les autres ; seule la chaleur se répand en moi, parcourt mon corps, m’offre des sensations jusque là inconnues.
Je suis libre, tout n’est que lumière et tranquillité autour de moi en cet unique instant présent, j’ai la conviction que je touche une partie de la vie que peu de gens connaissent. J’ai conscience de la chance inouïe de vivre ce moment, éphémère mais intense.
Je sais que pour moi le bonheur aura désormais cette image pleine de sensations.

J’ai dix ans, et je crois que plus jamais je n’éprouverai une telle douceur enivrante…

Ecrit par adagio, a 12:06 dans la rubrique "Appoggiature".
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Mardi (29/07/08)
Il est temps d'agir

J’adore me mettre pieds nus.
J’ai besoin de sentir le contact solide et franc du sol, en particulier dans l’herbe.
Ce midi je peux de nouveau savourer ce plaisir ; je suis dans un parc, sous un soleil un peu timide mais néanmoins présent, la brise légère me caresse doucement, le jeu des enfants non loin de moi ne me dérange pas et ma montre m’indique que j’ai tout mon temps avant de retourner au boulot.  

Pourtant la sérénité n’est pas totale.
Je suis en pleine réflexion depuis quelque temps.
Je veux, je vais changer de vie.

Envie de construire, ailleurs.
Tout quitter, ou presque, faire table rase d’un quotidien dans lequel je n’arrive plus à vivre.
Commencer une nouvelle vie.
Ce projet est aussi exaltant qu’effrayant.
Laisser une stabilité rassurante pour découvrir un monde inconnu.

Je vais charger mes caravelles, croire en ma bonne étoile, et tout mettre en œuvre pour réussir mon projet.

Je pèse le pour, le contre. Je prends conscience de tout ce que j’ai actuellement mais aussi de tout ce que je ne supporte plus. 

Chacun a droit au bonheur paraît-il, mais il appartient à chacun de trouver celui qui lui convient.
Dans le grand livre de sa vie, la partie du bonheur a plusieurs chapitres et ceux-ci peuvent être très distincts les uns des autres.

Il n’existe pas une seule image du bonheur, mais une multitude de déclinaisons. Je crois qu’il est temps pour moi d’entamer un nouveau chapitre, et pour cela, il faut agir. Je ne recherche en rien les bonheurs connus avant, j’en veux un nouveau. 

La vie peut être aussi prévisible que surprenante : même si en fait elle est celle que l’on en fait, même si elle est différente de nos rêves, même si certains contextes la rendent plus difficile.

Je repense à cette expression : « je veux réussir ma vie ».
Mais cela signifie quoi au juste réussir sa vie ?

Question très personnelle, car la réponse de l’un ne sera pas celle de l’autre.

Je remets mes chaussures, ma montre me rappelle à l’ordre.
Un dernier sourire au soleil coquin et je pars, avec de quoi méditer pendant un certain temps…


Ecrit par adagio, a 15:05 dans la rubrique "Appoggiature".
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Dimanche (13/07/08)
Plaisir
Plaisir de s'allonger sous la caresse du soleil
Plaisir de laisser son esprit s'envoler
Plaisir de chahuter en riant
Plaisir de se lancer dans d'immenses discussions enrichissantes
Plaisir de savourer les petites tomates que l'on a soi-même plantées
Plaisir de contempler la Nature accueillante
Plaisir de marcher à ses côtés et de la frôler doucement
Plaisir de se laisser charmer, les yeux fermés et le coeur emballé, par son interprétation de la Passacaille de Haendel
Plaisir de la connaître, elle, et de l'aimer à ma façon, pour tout ce qu'elle m'apporte, tout ce que je lui donne, tout ce que nous partageons.
Plaisir de l'amour en dehors de la passion
Plaisir de l'évidence
Plaisir de la simplicité
Plaisir de sentir mon coeur vivre
Plaisir d'aimer

 
Ecrit par adagio, a 12:45 dans la rubrique "Appoggiature".
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Thème inspiré par Bryan Bell.